• Faire écran •
Faire écran - Photographies de dos
La photographie prétend à ouvrir la vue, à montrer quelque chose. Photographier, c’est donner à voir un espace et ce qui le constitue. Cherchant le statut de la photographie, je me suis questionnée sur les espaces bouchés et plus particulièrement sur comment la photographie peut faire écran ? Faire écran, c’est opposer une résistance, s’opposer à une ouverture, dissimuler, boucher la vue. Un écran est un espace sans profondeur, un plan : notion de planéité.
Selon moi, cette notion interroge le médium lui-même, qui est une surface plane, sur laquelle se révèle un espace où plonge notre regard. Que se passe-t-il si notre regard est confronté à une barrière ? A un écran ? On se heurte à l’image sans pouvoir y pénétrer, nous restons à la surface. La photographie devient comme une défense qui nous défie d’y voir ce que l’on ne verrait pas habituellement. Car faire écran, c’est aussi dévier le regard et permettre des ouvertures inhabituelles.
J’ai choisi de prendre des photos de dos, afin de garder cet esprit d’opposition. À celui-ci vient s’ajouter une notion d’anonymat. Une partie, voire l’entièreté du sujet n’est pas dévoilée. Ce n’est alors plus tant le sujet qui est important, mais le regard que l’on porte sur la photographie : on croit ne rien pouvoir voir, mais cela nous amène à regarder autrement, et à voir autre chose. Une dimension dérangeante nous envahit, entre voyeurisme (regarder sans être vu) et ignorance, on ne se sentirait presque pas en sécurité. Ce n’est plus le sujet qui exprime quelque chose mais le photographique lui-même.
En ne se focalisant plus sur le sujet, on se rend compte qu’il y a quelque chose d’étrange, voire d’inquiétant. On est parfois entre la forme et le corps, on ne situe plus vraiment l’espace, les détails deviennent importants et parfois dérangeants. On se retrouve face à des écrans qui, par leur frontalité, sont à la limite de l’abstraction.
La photographie prétend à ouvrir la vue, à montrer quelque chose. Photographier, c’est donner à voir un espace et ce qui le constitue. Cherchant le statut de la photographie, je me suis questionnée sur les espaces bouchés et plus particulièrement sur comment la photographie peut faire écran ? Faire écran, c’est opposer une résistance, s’opposer à une ouverture, dissimuler, boucher la vue. Un écran est un espace sans profondeur, un plan : notion de planéité.
Selon moi, cette notion interroge le médium lui-même, qui est une surface plane, sur laquelle se révèle un espace où plonge notre regard. Que se passe-t-il si notre regard est confronté à une barrière ? A un écran ? On se heurte à l’image sans pouvoir y pénétrer, nous restons à la surface. La photographie devient comme une défense qui nous défie d’y voir ce que l’on ne verrait pas habituellement. Car faire écran, c’est aussi dévier le regard et permettre des ouvertures inhabituelles.
J’ai choisi de prendre des photos de dos, afin de garder cet esprit d’opposition. À celui-ci vient s’ajouter une notion d’anonymat. Une partie, voire l’entièreté du sujet n’est pas dévoilée. Ce n’est alors plus tant le sujet qui est important, mais le regard que l’on porte sur la photographie : on croit ne rien pouvoir voir, mais cela nous amène à regarder autrement, et à voir autre chose. Une dimension dérangeante nous envahit, entre voyeurisme (regarder sans être vu) et ignorance, on ne se sentirait presque pas en sécurité. Ce n’est plus le sujet qui exprime quelque chose mais le photographique lui-même.
En ne se focalisant plus sur le sujet, on se rend compte qu’il y a quelque chose d’étrange, voire d’inquiétant. On est parfois entre la forme et le corps, on ne situe plus vraiment l’espace, les détails deviennent importants et parfois dérangeants. On se retrouve face à des écrans qui, par leur frontalité, sont à la limite de l’abstraction.